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Marché&Tendances

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La nouvelle loi «Swissness» entrera en vigueur en

. Il a finalement été tenu compte

de ce qui avait entre-temps déclenché un tollé parmi les brasseurs: en tant qu’ingrédient

principal de la bière, l’eau lui «confère ses caractéristiques essentielles». De la bière

brassée en Suisse avec de l’eau suisse peut continuer à être désignée «bière suisse».

L

e label «Suisse» est une marque recon-

nue dans le monde entier, gage de

qualité et de grande valeur. Aussi les

consommateurs sont-ils prêts à mettre un peu

plus la main à la poche pour des produits

suisses. Le prestige élevé de la «suissitude» a

suscité l’apparition de plus en plus fréquente

de marketing indélicat. À titre d‘exemple, une

société japonaise vendait un produit laitier fa-

briqué au Japon comme «Swiss Caramel Cafe

Latte» avec une croix suisse sur l’emballage.

Au moins ‡ % de «Suisse»

Jusqu’ici, les indications de provenance suisses

n’étaient pas protégées de la concurrence dé-

loyale et des abus. La nouvelle loi apporte des

nouveautés, à savoir que pour pouvoir vanter

un produit comme étant «suisse», il faudra

remplir des conditions strictes.

Pour les denrées alimentaires, les matières

premières sont déterminantes: le produit doit

être constitué à au moins ‡ˆ% de matières

premières suisses. L’eau n’est en principe pas

prise en compte dans le calcul, à l’exception

des boissons auxquelles elle confère les ca-

ractéristiques essentielles et si elle ne sert pas

à la dilution. C’est le cas pour l’eau minérale

naturelle et aromatisée, et pour la bière.

A contrario, l’eau n’est pas essentielle pour

déterminer les caractéristiques de boissons à

base de jus de fruit ou de lait.

Frayeur pour les brasseurs suisses

La nouvelle loi a du reste failli signer l’arrêt de

mort de la «bière suisse». Parce que le Conseil

fédéral voulait empêcher que toutes les bois-

sons contenant une grande quantité d’eau

suisse soient désignées «boissons suisses»

(par exemple des boissons à base de jus de

pommes cueillies à l’étranger), l’eau n’était

pas censée compter comme matière première,

sauf pour les eaux minérales et de source.

Cela souleva un tollé, particulièrement chez

les brasseurs, la bière étant constituée à Žˆ%

d’eau. En dehors du fait qu’il n’existe pas en

Suisse de culture d’orge de brasserie à grande

échelle, et que l’on n’y trouve qu’une seule

malterie située en Suisse romande, raison

pour laquelle le malt doit principalement être

importé de l’Union européenne, aucune bière

suisse n’aurait selon la nouvelle loi pu respec-

ter la règle des ‡ˆ%.

Heureusement, la critique a été entendue. Le

Conseil fédéral a précisé les règles et créé

l’expressionmagique «caractéristiques essen-

tielles» qui permet aux brasseurs suisses de

continuer à utiliser la «provenance suisse»

comme publicité, à condition de brasser leur

bière avec de l’eau suisse et en Suisse.

La croix suisse autorisée à rester

Un point essentiel, notamment pour Feld-

schlösschen, plus grande marque de bière

nationale depuis des générations. La croix

orne nombre d’emballages et étiquettes de

nos bières nationales et régionales. En outre,

«Valaisanne» a le droit de continuer à porter ce

nom – les indications régionales de prove-

nance doivent en effet également remplir les

conditions requises par la loi «Swissness».

Celle-ci s’applique aussi aux restaurants. Mais

selon le produit, les ‡ˆ% sont difficiles à calcu-

ler. Si vous n’êtes pas sûr d’agir légalement en

nommant votre saucisse ou votremuesli «Ber-

ner Wurst» ou «Schweizer Birchermüesli»

dans votre carte, l’Institut Fédéral de la Pro-

priété Intellectuelle saura vous répondre.

www.ige.ch/swissness

La bière suisse reste de la bière suisse

Nouvelle législation «Swissness»

«Swissness» au château: avec la nouvelle loi, la plus grande brasserie de Suisse brasse bien évidemment encore de la «bière suisse».