Marché & Tendances 23 Cette histoire bouleversa l’Europe il y a dix ans: en Grande-Bretagne, des laboratoires de l’État avaient trouvé de la viande chevaline déclarée comme viande de bœuf dans les lasagnes surgelées d’un fabricant français. Il s’avéra que plusieurs pays étaient concernés par ce scandale – y compris la Suisse. Tandis que l’affaire disparut des gros titres avec le temps, la déclaration de l’origine des aliments resta inscrite à l’ordre du jour politique. Dans ce contexte naquit en 2017 en Suisse romande l’association «Fait Maison», sur une initiative de GastroSuisse, Slow Food, La Semaine du Goût et de la Fédération romande des consommateurs FRC. Cette appellation permit de faire d’une pierre deux coups: d’une part, on pouvait prendre les devants face à un éventuel durcissement des prescriptions fédérales, et d’autre part, montrer aux clients ce qui était fait maison et ce qui ne l’était pas. De la buvette de stade au resto chic Les initiateurs mirent en plein dans le mille: aujourd’hui, presque 500 établissements sont labellisés «Fait Maison» – vendeurs de kebabs, buvettes de stade de foot, cantines, restaurants étoilés... tous les genres sont représenLa «suissitude» en force Le fait maison, c’est bien meilleur En l’espace de cinq ans, le label «Fait Maison» s’est largement imposé dans le milieu gastronomique romand. Leurs initiateurs veulent maintenant établir «Fait Maison» aussi en Suisse alémanique. Le label garantit aux clients des plats faits maison et une transparence maximale lors de la commande – totalement dans l’air du temps. tés. Mieux encore: les villes de Lausanne et Genève font de la labellisation un critère partiel dans leurs appels d’offres. Depuis une petite année, «Fait Maison» est promu aussi en Suisse alémanique avec l’aide des sections cantonales de GastroSuisse. Manuela Lavanchy est responsable de la coordination du projet pour l’association. Elle confie: «La clientèle est devenue plus critique, et parallèlement, la jungle des labels s’est étendue. Dans ce monde complexe, ‹Fait Maison› est synonyme de simplicité et de transparence: les établissements de restauration peuvent montrer la qualité de leur travail avec fierté.» Mais au fait, que veut dire exactement «fait maison»? L’association a défini cette notion clairement: «Un plat est considéré comme fait maison s’il est cuisiné sur place à partir de produits bruts ou traditionnellement utilisés en cuisine. En même temps, nous autorisons certaines exceptions comme la charcuterie ou les viandes froides en tranches», explique Manuela Lavanchy. Des principes consignés dans un cahier des charges que l’on s’engage à respecter quand on candidate. On reçoit ensuite la visite d’un expert, en règle générale un restaurateur expérimenté de la fédération locale, qui se penche sur les produits, examine la carte des plats et labellise les plats en conséquence. Le contrôle qualité a lieu ensuite une fois annuellement sous forme d’une inspection inopinée. Être membre coûte 300 francs par an. Le processus reflète les valeurs du label: pas de chichis bureaucratiques, mais de la simplicité, de l’authenticité et de la transparence. www.labelfaitmaison.ch «Les restaurants peuvent montrer la qualité de leur travail avec fierté.» Manuela Lavanchy Le label «Fait Maison» garantit aux clients qu’ils consomment du... fait maison.
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