Soif 06/2022

People & Entertainment 19 Une bière avec Karine Finck Comment définissez-vous brièvement la valorisation du personnel? Karine Finck: D’un côté, c’est la reconnaissance du travail, du résultat et du succès de la personne, mais aussi de son engagement. De l’autre, c’est une collaboration constructive et efficace, reconnue aussi bien à l’intérieur d’une équipe que dans les différents services. L’expression de la reconnaissance doit-elle être institutionnalisée – par exemple sous la forme d’entretiens avec les collaborateurs – ou occupe-t-elle une place au quotidien? La valorisation des collaborateurs fait partie de notre culture d’entreprise. Nous faisons très attention à la manière dont nous collaborons et à celle avec laquelle nous voulons diriger. Nous créons un environnement de travail basé sur la confiance, dans lequel les collaborateurs disposent d’une grande autonomie, ont du plaisir à collaborer et qui permet des deux côtés de donner des feedbacks valorisants. Bien entendu, nous organisons aussi régulièrement des entretiens avec nos collaborateurs et utilisons un système de gestion de la performance, qui favorise la reconnaissance de nos collaborateurs. Chacun ou chacune doit comprendre comment il ou elle contribue au succès de l’équipe et de toute l’entreprise, mais aussi comment ses compétences individuelles et sa carrière peuvent évoluer. Voilà pourquoi les échanges, les retours et les points de contact nous tiennent particulièrement à cœur. Est-ce que le salaire est aussi une forme de reconnaissance? Bien sûr, une bonne rénumération et des prestations complémentaires avantageuses sont importants pour les collaborateurs. Toutefois, leur témoigner de la reconnaissance pour leur travail, leurs capacités et leur talent est un élément à ne pas sous-estimer. La formation continue a-t-elle aussi un lien avec la valorisation? Absolument. Les plans d’évolution et les possibilités de formation continue, qui permettent aux collaborateurs de faire évoluer leurs capacités et leur carrière sont très importants. Dans quelle mesure la numérisation a-t-elle modifié l’expression de la reconnaissance? En d’autres termes, est-il plus facile d’exprimer son estime aujourd’hui que dans le monde analogique d’autrefois? La numérisation contribue sûrement à favoriser la culture de la valorisation. Les outils numériques permettent un feedback immédiat: responsables et collaborateurs peuvent envoyer un bref message pour saluer un résultat. Mais cela ne doit pas être le seul format. Utiliser divers canaux, varier les approches, formelles et informelles, est important. La communication numérique avec les collaborateurs ne comporte-t-elle pas des risques de malentendus? Oui, en effet, elle peut conduire à des malentendus. C’est la raison pour laquelle le «comment» communiquer est important. Il s’agit d’être hon- «Valoriser, c’est diriger» «Nous créons un environnement de travail basé sur la confiance, dans lequel les collaborateurs disposent d’une grande autonomie», déclare Karine Finck à SOIF. Pour la responsable du personnel de Feldschlösschen, la valorisation passe par la compréhension des attentes du personnel. Il s’agit avant tout de communiquer de manière honnête et concrète. Karine Finck, responsable du personnel chez Feldschlösschen. nête et concret et d’évoquer le fait que la contribution que le collaborateur apporte à l’entreprise est importante et également appréciée. Les jeunes collaborateurs-trices ont-ils ou ont-elles d’autres attentes que leurs aînés en matière de reconnaissance? À vrai dire, les jeunes ont les mêmes attentes. Ils sont peut-être plus à l’aise avec les outils numériques et plus directs dans la communication. Mais au final, il s’agit aussi de reconnaître leur travail, leur contribution, leur engagement et leurs capacités. Dans la restauration, les horaires de travail irréguliers sont une des raisons de la pénurie de personnel qualifié. De nouveaux modèles de temps de travail, comme la semaine de quatre jours, sont discutés. Qu’en pensez-vous? Comme toutes les branches, la restauration doit s’adapter aux nouvelles réalités. Modèles, environnemements de travail, possibilités de carrière, comprendre les attentes des collaborateurs: tout cela est très important pour pouvoir recruter les bonnes personnes et surtout les garder. C’est là que la valorisation joue un rôle décisif.

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